Aux Etats-Unis et au Canada, on trouve ces kits « do it yourself » (DIY) sur Internet. Photo : the-odin.com
De plus en plus d’entreprises proposent sur l’internet des kits d’expérimentation pour généticiens amateurs. Ces boîtes à outils contiennent généralement un incubateur, un bain-marie et une culture de bactéries que les utilisateurs peuvent modifier génétiquement pour développer par exemple des résistances aux antibiotiques ou pour obtenir des bactéries qui deviennent fluorescentes sous une lampe UV. Avec les nouvelles techniques d’édition génomique telles que CRISPR-Cas, refaçonner le vivant devient un jeu d’enfant, qui plus est bon marché.
Cette évolution inquiète l’Office fédéral allemand de protection des consommateurs et de sécurité alimentaire (BVL). Réaliser ce genre d’expériences chez soi peut s’avérer instructif et amusant, écrit le BVL dans un communiqué. Mais suivant les cas, on peut aussi se rendre punissable. Dès lors que le kit DIY contient des organismes génétiquement modifiés (OGM) ou qu’il sert à en créer, son utilisateur tombe sous le coup de la loi.
Conformément à la loi allemande sur le génie génétique, ce type de manipulations impliquant des OGM ne doit s’effectuer que dans des laboratoires spécialement équipés et officiellement agréés, sous la surveillance d’un chef de projet compétent. Le non-respect de ces règles peut entraîner une amende de 50’000 euros au maximum. S’il y a dissémination d’OGM lors de l’utilisation de l’un de ces kits DIY, le responsable risque même une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans ou une peine pécuniaire.
La loi suisse sur le génie génétique impose elle aussi des exigences élevées en ce qui concerne l’obligation de diligence. Les autorités de notre pays n’ont toutefois encore émis aucun avertissement à ce jour, même si le mouvement des biohackers est déjà très actif en Suisse.